Le Championnat de France Elite pro individuel terminé, les pilotari reprennent maintenant le deux à deux. L’heure de reprendre les entraînements avec son partenaire. Partez dans les coulisses d’un entraînement avec Baptiste Ducassou, récent vainqueur du tête à tête.
18h45. Sac de sport à l’épaule, Baptiste Ducassou arrive au trinquet de l’Aviron Bayonnais. Ce mercredi soir, c’est entraînement technique. “Tous les mercredis, un entraînement est organisé par Esku Pilota et surtout Pampi”, détaille Baptiste. Pendant qu’il se prépare dans le vestiaire, sur la kantxa, Mickaël Palomes, Laurent Lambert, Peio Tellier et Alain Migueltorena jouent une partie. Les deux premiers sont engagés dans le championnat en groupe B.
Avant de pouvoir fouler la kantxa, l’Itsasuar doit avant tout préparer ses pansements pour ne pas s’abîmer les mains. La base de la protection, qui viendra épouser sa paume, est déjà prête : “il faut environ deux heures pour la faire. Ensuite, on peut la réutiliser quatre ou cinq fois”, précise-t-il. Perfectionniste, comme il le dit, Baptiste Ducassou prend quasiment une heure pour faire ses protections avant une partie. “J’aime bien chauffer un peu le pansement avant pour qu’il soit plus maléable. Tout le monde ne le fait pas, souligne-t-il. Moi je préfère”. Pour pouvoir positionner sa protection sur sa paume, il doit d’abord y déposer une colle verte.
Si la base du pansement est faite avec ce que l’on appelle un taco, une matière un peu souple, Baptiste rajoute deux couches d’elastoplast pour “rajouter une protection un peu plus dure”. Une méthode qu’il a apprise aux côtés de son entraîneur, Pampi Laduche. Pour éviter que le pansement ne se décolle avec la transpiration, Baptiste Ducassou se lave bien les mains avant, “sinon ça ne colle pas longtemps”. Il existe aussi une crème spéciale pour assécher les mains et éviter la transpiration : “je ne suis pas fan personnellement”, confie-t-il. Son coéquipier, Mathieu Ospital, l’utilise avant chaque partie.
Après presque une heure de préparation, et des dizaines de bouts de pansements pour faire tenir la protection, l’arrière est prêt à taper. “Je prends beaucoup de précautions pour mes mains. C’est Pampi qui m’a inculqué ça, raconte-t-il. On a un peu les mêmes mains”. Ce mercredi soir, il jouera donc avec son coéquipier Mathieu Ospital, pour retrouver un peu ses marques en deux à deux. Pour son entraînement de retour, Pampi Laduche a choisi de lui faire jouer une partie pour le remettre dans le vif du sujet. Il affronte Antton Monce et Cédric Lucu, tous les deux associés en groupe B.
“Je mange quatre ou cinq heures avant une partie”
En général, les entraînements techniques se calent au moins trois jours avant la partie de championnat. “La veille de la partie, on ne fait rien. L’avant-veille on fait une petite mise en jambes pour suer un peu et l’entraînement physique se fait la veille de l’entraînement technique”, détaille Baptiste Ducassou.
20h15, les joueurs commencent à s’échauffer alors que la nuit est déjà bien tombée. Mathieu Ospital a déjà mangé pour ne pas avoir un creux pendant la partie. Faut-il manger avant une partie ou non ? Pour Baptiste Ducassou, chacun a ses habitudes. “Je mange quatre ou cinq heures avant une partie. Si je mange plus tard, je ne digère pas et ça me pèse un peu. A la rigueur, je prends une petite collation juste avant”.
20h35, la partie commence. Elle se jouera en quarante points, comme une partie normale de championnat. Les pilotari jouent sous l’oeil attentif de Pampi Laduche qui leur donne quelques conseils et lancent des remarques tout au long de la partie. “T’es pas en place sur les jambes Mathieu”, “Mathieu, finit plus”, “T’as encore le coup de bras en tête à tête”, “Un peu plus en dessous”. Le coach regarde attentivement ses poulains mais aide également les autres joueurs. Pampi, c’est un peu le papa des joueurs.
21h38, la partie est finie. Score : 40-23 pour Ospital-Ducassou. L’heure du debrief a sonné. “Ils ont encore le coup de bras du tête à tête. Baptiste se fatigue derrière, il est encore trop latéral et Mathieu est absent au premier filet et livre trop de la gauche, analyse Pampi. Il faudra encore deux ou trois entraînements pour que Mathieu et Baptiste retrouvent leurs marques. Autrement, ça va. Ils sont bien physiquement, leurs mains vont bien”. Concernant la composition des équipes du championnat, Pampi Laduche aurait “préféré que ce soit plus mélangé. C’est dommage. On voit déjà Larralde et Bilbao en finale. Après, j’espère me tromper”.
Si ce mercredi soir les joueurs ont fait une vraie partie, les entraînements ne se passent pas toujours de la sorte, comme l’explique Pampi Laduche : “parfois on fait du spécifique. La semaine prochaine je vais leur faire travailler des différentes postures. Je vais faire buter Mathieu pour le deux à deux et Baptiste doit plus lever les pelotes”.
“Il faut se donner du temps”
De son côté, après la partie, Baptiste Ducassou est plutôt content : “J’ai eu une grosse décompression, j’étais fatigué après le championnat en tête à tête. Ce soir, je suis venu avec de l’envie, ça nous a permis de prendre quelques repères avec Mathieu. On a eu un peu de mal à se partager les pelotes. Il faut se donner du temps et accepter qu’on n’est pas au mieux pour le moment. Mais c’est le cas de tout le monde”. Les deux pilotari joueront leur première partie de pelote de championnat, en groupe A, ce samedi 4 mars, à Mauléon. Ils seront opposés à Julien Etchegaray et Vincent Lazcano à partir de 17h.