Confiné comme tout le monde à la maison, le récent champion de France en individuel, Baptiste Ducassou, continue de s’entraîner en attendant la reprise des tournois.
Comment vis-tu ce confinement en tant que sportif de haut niveau ?
B.D : C’est une situation particulière. On était en pleine période de championnat, on avait beaucoup d’envie de commencer le deux à deux surtout après les événements qu’il y a eus, on avait réussi à trouver un terrain d’entente avec la Fédération. De ne pas pouvoir embrayer c’est toujours un peu délicat. C’est très important de respecter le confinement pour éviter l’épidémie. Le sport revient au second plan quand il s’agit de la santé de nos proches. On a la chance jusqu’à présent de ne pas être trop touché au Pays Basque. Il faut que l’on soit rigoureux avec cela pour éviter qu’il y ait trop de malades et de morts. Sur la partie pratique, pour nous, il faut arriver à maintenir une certaine rigueur alimentaire, pour le repos au moins c’est réglé, on a le temps de bien dormir. Il ne faut pas s’engourdir et garder du jus, parce que dès que les choses seront au vert pour reprendre, tout le monde aura envie d’organiser son tournoi et on se doit d’être performant.
Peux-tu encore t’entraîner ?
B.D : À titre personnel, j’ai la chance d’avoir un cadre de vie qui me permet d’avoir quelques zones pour m’entraîner. J’arrive à faire des fractionnés dans le jardin, j’ai quelques éléments pour faire de la musculation mais même sans éléments on peut le faire. Mon préparateur physique m’a donné un programme à suivre chaque jour avec des entraînements pour maintenir le corps dynamique et essayer de s’en sortir. J’essaie aussi de garder les mains en tapotant un peu tous les jours à la pelote.
À Itxassou, le mur à gauche était toujours ouvert et il se situe très près de là où j’habite donc je pouvais y aller en vélo. J’y allais à des heures creuses pour ne rencontrer personne. Je fermais à clé le mur à gauche le temps de m’entraîner. Dernièrement, avec les nouveaux arrêtés préfectoraux, il a été fermé par l’association qui le gère. Maintenant, je n’ai plus le moyen de faire cela, donc je tape à la maison sur la terrasse. Comme les autres, on se doit de respecter les dispositions, donc on prend notre mal en patience.
Comment mets-tu ce surplus de temps à profit ?
B.D : Je passe essentiellement ce temps avec mes enfants. J’ai une vie chargée entre mon travail en tant que chef d’entreprise dans le bâtiment et la pelote donc je ne passe pas beaucoup de temps avec mes enfants de manière générale, là c’est l’occasion de passer du temps avec eux, de m’occuper d’eux, de jouer. Le côté positif que je vois c’est celui-là. Je suis quand même occupé parce que j’essaie toujours de m’entraîner et de me garder des plages horaires pour travailler de la maison. Il y a toujours des choses à faire dans mon métier, des devis, des plans… Je ne m’ennuie pas.
Quelle est la période la plus longue que tu aies vécue, où tu n’as volontairement pas joué à la pelote ?
B.D : J’ai eu une période de cinq semaines où je n’avais volontairement pas joué quand j’étais parti faire un projet humanitaire, en dernière année de mon école d’ingénieur, à Madagascar. Je n’avais pas du tout joué à la pelote, là-bas je n’avais pas de moyens pour m’entraîner. Je courais pour m’entretenir physiquement mais au niveau des mains j’avais vraiment fait le stop total. Quelque part c’est bien d’avoir vécu cela parce que j’avais mis beaucoup de temps derrière à revenir avec mes mains. J’avais pu continuer à jouer mais j’avais la main toujours douloureuse pendant six mois. C’est pour cela qu’aujourd’hui j’évite de faire la même erreur. J’entretiens la main au moins tous les jours pour que derrière cela puisse revenir le plus rapidement possible.
Que fais-tu en ce moment que tu n’avais pas le temps de faire avant ?
B.D : La première chose c’est de faire du tri dans mes affaires. Je pense qu’on est beaucoup à avoir fait cela. On ne prend jamais le temps de se poser pour trier, voir ce dont on a besoin et ce dont on n’a pas besoin. Cela va être l’occasion de donner pas mal de vêtements à Emmaüs. Comme je le disais aussi, passer du temps avec les enfants parce que je ne le fais pas souvent. Là, vraiment, j’essaie d’en profiter à fond, de jouer, de m’occuper de leurs devoirs.
Comment imagines-tu la reprise dans quelques semaines ?
B.D : D’après les échos que j’ai eus, les championnats devraient être reportés en juillet. Je suppose que les tournois vont se décaler aussi. J’espère qu’ils vont nous laisser au moins une ou deux semaines entre la fin du confinement et le début des tournois pour qu’on puisse reprendre du rythme ou sinon via des parties amicales au Garat ou au Berria. Je vais me tenir prêt pour les tournois. Itxassou j’espère que cela sera maintenu. Certainement pas aux dates prévues mais peut-être un peu plus tard.